Smith WP
The relative risk of neurosensory deficit following removal of mandibular third molar teeth : the influence of radiography and surgical technique Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol 2013 ;115 :18-24
L’objectif de cette étude a été d’évaluer l’incidence des lésions nerveuses du nerf alvéolaire inférieur et du nerf lingual lors de l’avulsion des dents de sagesse mandibulaires.
La lésion du nerf alvéolaire inférieur entraine une hypoesthésie ou une anesthésie labiomentonnière ipsilatérale à la lésion, avec présence ou non de paresthésies ou de dysesthésies. Celle du nerf lingual entraine des modifications sensorielles au niveau du coté ipsilatéral de la langue.
Le même chirurgien a avulsé 1589 dents de sagesses avec des techniques chirurgicales différentes selon la difficulté anatomique: avulsion par voie vestibulaire, par voie linguale , avec ou non fractionnement dentaire.
Cette étude montre que le risque de lésion du nerf alvéolaire inférieur provoquant un déficit neurosensoriel temporaire après chirurgie est de 3,9 %. Il n’est permanent que dans 0,7% des cas.
La principale étiologie de cette lésion nerveuse est l’intimité du contact des apex dentaires avec le canal mandibulaire. L’incidence du déficit neurosensoriel dans cette situation anatomique est de 11%. Elle est définie par 2 des 3 critères radiologiques suivants : déviation du canal mandibulaire, obscurcissement des apex plongeant dans le canal, déformation des apex.
L’incidence des lésions du nerf lingual lors de l’avulsion des dents de sagesse mandibulaires est beaucoup plus faible : 0,3% (5 cas) dans cette étude. Les modifications sensorielles sont transitoires dans la majorité des cas.
La principale étiologie retenue est la réclinaison du lambeau lingual lors de l’ostéotomie.
Que retenir ?
Cette étude rappelle l’incidence non négligeable de la lésion du nerf alvéolaire inférieur lors d’un contact intime des apex dentaires avec le canal mandibulaire sur l’orthopantomogramme. Le chirurgien doit, devant une telle situation anatomique : 1) faire pratiquer un examen tomographique pour préciser les rapports de la dent et du nerf alvéolaire inférieur, 2) préférer si possible la coronectomie (élimination de la partie coronaire uniquement) à l’avulsion de la dent.
Kwon T-G, Lee C-O, Park J-W, Choi S-Y, Rijal G, Shin H-I.
Osteonecrosis associated with dental implants in patients undergoing bisphosphonate treatment.
Clin. Oral Impl. Res. 00, 2012, 1–9
La nécrose osseuse des maxillaires liée aux bisphosphonates est régulièrement rapportée autour d’implants. Cette étude vise à caractériser cliniquement, radiologiquement et d’un point de vue histopathologique les ostéonécroses retrouvées chez 19 patients au niveau d’implants dentaires.
La majorité des nécroses fait suite à la prise de bisphosphonates oraux (79% des sujets). Cette forte proportion de nécrose liée à la prise orale de bisphosphonates est en accord avec une étude multicentrique coréenne (78,7% des cas selon Lee, 2012). Pour la plus part des nécroses, un traitement par bisphosphonates avait été instauré avant la pose d’implants. Par contre, pour quelques nécroses (15% d’entre elles), les bisphosphonates ont été administrés après l’ostéointégration des implants. Dans ce deuxième groupe, les bisphosphonates n’étaient administrés que par voie orale. Quarante sept pour cent des nécroses se sont développées après l’ostéointégration des implants. Seules 3 nécroses peuvent être directement imputées à la pose de l’implants et 4 à la dépose d’implants suite à une péri-implantite.
L’étude histologique montre 3 modèles de lésion osseuse: soit une nécrose complète de l’os autour de l’implant , soit une ostéolyse étendue autour de l’implant avec ou sans séquestre , soit une séquestration d’os avec un implant toujours ostéointégré. Ces 3 modèles de nécrose peuvent coexister.
Que retenir ?
Cette étude a montré qu’une nécrose osseuse liée aux bisphosphonates autour d’implants peut apparaitre spontanément, sans facteur étiologique identifié, après l’ostéointégration de ceux-ci. Il est donc nécessaire de surveiller régulièrement les implants des patients traités par bisphosphonates, que ceux-ci soient administrés par voie intraveineuse ou orale. L’indication de pose d’implants doit également être murement réfléchie, vu le risque non négligeable de nécrose osseuse, même chez les patients n’ayant reçu que des bisphosphonates administrés par voie orale.