Synthèse
La bonne réponse est la réponse C Un accroissement gingival est défini comme une augmentation du volume des tissus mous, le plus souvent secondairement à une augmentation du tissu conjonctif de la muqueuse, plus rarement de l’épithélium. L’accroissement gingival peut parfois être majeur, recouvrant tout ou partie de la couronne ou de la face occlusale de la dent et être à l’origine de traumatismes muqueux, notamment lors de la mastication. Un accroissement gingival peut être isolé ou peut être diffus. Dans le cas d’un accroissement gingival isolé et en l’absence d’étiologie clairement individualisée, une biopsie doit être rapidement réalisée afin d’éliminer une étiologie systémique ou un processus tumoral (carcinome épidermoïde ou une hémopathie). Pour les accroissements gingivaux diffus, les origines sont multiples. On retiendra 2 étiologies principales • L’accroissement purement d’origine buccodentaire Il s’agit de l’étiologie la plus fréquente. Un examen buccodentaire minutieux doit être systématiquement réalisé dans ce contexte, afin d’individualiser la présence de plaque dentaire et de tartre. La symptomatologie débute le plus souvent par une gingivite érythémateuse, qui ne concerne que la muqueuse marginale et les papilles interdentaires. Le sondage est très facilement hémorragique. Les lésions peuvent être initialement localisées à une ou quelques dents seulement pour ensuite s’étendre. • L’accroissement d’origine médicamenteuse Il s’agit d’une cause classique d’accroissement gingival chronique. Les incidences rapportées dans la littérature sont souvent élevées mais probablement surestimées. De manière générale, cet effet indésirable apparaît globalement plus fréquent chez l’enfant et chez le sujet masculin. Les classes thérapeutiques incriminées sont : ◦ les anticonvulsivants (la phénytoïne étant la molécule la plus largement impliquée). Cependant, l’utilisation de cette molécule est aujourd’hui extrêmement restreinte en Europe. ◦ les antihypertenseurs. La seule famille impliquée est celle des inhibiteurs calciques. Elle représente la première cause d’accroissement gingival médicamenteux en France, décrite avec toutes les molécules (vérapamil, amlodipine, nicardipine, felodipine, …) de cette classe. L’incidence est cependant plus élevée avec la nifédipine (de 6 à 83 % selon les séries). ◦ les immunosuppresseurs avec en chef de file la ciclosporine, notamment après greffe d’organe. Son incidence est estimée autour de 30% (15à 81% selon les séries). Les autres étiologies (origine génétique – granulomatoses) sont beaucoup plus rares. Le granulome périphérique à cellules géantes peut être éliminé ici car il se présente comme une tumeur isolée, exophytique parfois multilobulée. Il fait probablement suite à un traumatisme local qui n’est pas toujours individualisé. Sa couleur est également caractéristique (violine voire cyanotique) pouvant orienter d’emblée vers ce diagnostic. Pour conclure, il est important de noter qu’un mauvais état buccodentaire et une hygiène inadaptée représentent des facteurs favorisants ou aggravants avérés de tout accroissement gingival, quelle qu’en soit l’étiologie. Il se crée alors un véritable cercle vicieux : l’accroissement gingival, en limitant l’observance d’une bonne hygiène buccodentaire, induit une gingivite inflammatoire secondaire qui à son tour auto-entretient l’augmentation du tissu gingival.