Revue de littérature SFCO Octobre 2018 – Pr. Sylvie Boisramé
Zadik Y. Clarithromycin as the empiric antibiotic therapy for medication-related osteonecrosis of the jaw in multiple myeloma patients. Oral oncology 2018; 84 : 104-105
Résumé :
Cet article publié dans oral oncology en juillet 2018 aborde la thématique de la thérapeutique antibiotique dans les ostéonécroses d’origine médicamenteuse encore connues sous le nom d’ostéochimionécrose des maxillaires (OCNM). En effet, depuis 15 ans, lié à l’évolution des thérapeutiques oncologiques, des effets indésirables sont apparus. Même si la physiopathologie n’est pas encore totalement élucidée, il n’en demeure pas moins que les professionnels de santé doivent gérer ces OCNM. Cette gestion est médico-chirurgicale et comprend souvent la prescription d’antalgiques, d’antiseptiques et d’antibiotiques associés ou non à un geste chirurgical. La plupart des recommandations ne spécifient pas les molécules antibiotiques à utiliser. La position de l’association américaine des chirurgiens oraux et maxillo-faciaux est la prescription d’antibiotiques de façon empirique au stade 2 ou 3 de l’OCNM avec un consensus recommandant d’utiliser une molécule de la famille des pénicillines ; les quinolones, le métronidazole, la clindamycine, la doxycycline et l’erythromycine étant des alternatives en cas d’allergie. Dans les OCNM, les études rapportent que les antibiotiques les plus prescrits étaient l’amoxicilline avec ou sans acide clavulanique ou associé au métronidazole, l’azithromycine et la clindamycine.
Cet article est un point de vue de l’auteur mettant en avant l’intérêt de la clarithromycine dans la gestion des OCNM. Ce macrolide, plus stable et mieux toléré avec un spectre antibactérien plus large que l’erythromycine, a montré ses effets bénéfiques dans le myélome multiple (MM). Un autre avantage rapporté dans la littérature est sa rémanence dans les tissus avec un effet immunomodulateur sur les cytokines proinflammatoires IL-1, IL-6 et TNF-.
Les publications scientifiques sur deux décennies mettent en avant l’intérêt de l ‘utilisation de la clarithromycine dans le traitement anti-cancéreux et plus particulièrement dans le MM. Beaucoup d’études ont montré les effets bénéfiques de l’association clarithromycine aux traitements classiques du MM à des doses orales de 250 à 500mg deux fois par jour sur des cycles répétés de 28 jours (avec une médiane de 6 cycles par patient dans une étude et 26 cycles par patient dans une autre étude). Dans le MM, la clarithromycine peut donc être considéré comme un antibiotique empirique de choix en prenant en compte d’autres facteurs comme de potentielles interactions médicamenteuses.
Il est vrai que face aux OCNM, il est parfois délicat de choisir de façon empirique un antibiotique plutôt qu’un autre. Cet auteur expose le point de vue intéressant de la clarithromycine. Cependant, aucune étude clinique comparative n’a permis de montrer la supériorité d’une thérapeutique antibiotique dans la prise en charge des OCNM. Cet article introductif pourrait donc être un préambule à une étude de ce genre.
Bhuyan R, Mohanty S, Bhuyan SK, Pati A, Priyadarshini S, Das P. Panoramic radiograph as a forensic aid in age and gender estimation: Preliminary retrospective study. J Oral Maxillofac Pathol. 2018 May-Aug; 22(2):266-270
Résumé :
En odontologie médico-légale, la détermination de l’âge civil est toujours d’actualité et peut se faire selon différentes techniques qui varient selon les groupes ethniques. Il s’agit d’une estimation qui est plus ou moins précise et est fonction de la variabilité interhumaine, des facteurs environnementaux, génétiques. Le but des chercheurs est de faire évoluer cette détermination pour trouver des méthodes sensibles fiables et reproductibles.
Ainsi, les auteurs dans cet article ont pour objectif d’étudier l’impact de l’âge et du sexe sur la hauteur du ramus, l’angle goniaque et la largeur bigoniaque à partir de radiographies panoramiques numériques. En effet, l’articulation temporo-mandibulaire est une articulation formée par la mandibule avec la fosse temporale. La morphologie de la mandibule est évaluée en mesurant la hauteur de l’angle goniaque et la largeur bigoniaque.
Cette étude rétrospective a inclus la lecture des radiographies panoramiques numériques récupérés aléatoirement de 50 patients dentés (25 hommes et 25 femmes) âgés de 10 à 80 ans issus d’une population d’Odisha, état côtier de l’Est de l’Inde. Sept groupes ont été effectués (groupe A :10-19 ans à groupe G : 70-79 ans). Les radiographies présentant des pathologies ont été exclues. La lecture et les données ont été collectées par un examinateur principal et un examinateur secondaire. La fiabilité inter-examinateur a été vérifiée par un test kappa. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une étude rétrospective sur une population donnée.
Le logiciel statistique SPSS a été utilisé pour l’analyse de la différence moyenne entre le sexe et différents groupes d’âge. Pour ce faire, un test t non apparié et une analyse ANOVA à un facteur ont été utilisés pour la comparaison des paramètres étudiés en fonction du sexe, du côté et du groupe d’âge.
La différence des valeurs obtenues pour l’angle goniaque, la hauteur de la branche montante et la largeur bigoniaque selon le sexe est statistiquement significative.
De plus, les valeurs moyennes de la hauteur de la branche montante, de la largeur bigoniaque et de l’angle goniaque obtenues dans les 7 groupes d’âge montrent que ces paramètres augmentent avec l’âge. Cette différence était statistiquement significative du côté droit pour l’angle goniaque et la hauteur de la branche montante pour les hommes.
Cette étude a permis de montrer l’utilité en odontologie médico-légale de la radiographie panoramique pour déterminer l’âge et le sexe. Cependant, cette analyse devrait être effectuée sur différents groupes de populations pour savoir si ces résultats peuvent être extrapolés à la population mondiale.